Plus de 400 personnes vulnérables ont été réinsérées socialement et économiquement dans le territoire de Walungu, province du Sud-Kivu, grâce au programme Tupinge Ubakaji. Des mineures sont scolarisées, près de 600 personnes ont été alphabétisées et plus de 60 mutuelles de solidarité ont bénéficié d’un accompagnement.

Il est possible de retrouver une vie digne et pleine d’espoir après avoir été victime des violences à l’Est de la République démocratique du Congo. Le Programme de lutte contre l’impunité, d’appui aux victimes des violences sexuelles et basées sur le genre et d’autonomisation des femmes à l’est de la RDC « Tupinge Ubakaji » redonne le sourire aux victimes.

Ce programme suscite l’espoir à travers la prise en charge des femmes et jeunes filles meurtries par les atrocités de la guerre et des conflits armés en assurant leur autonomisation.

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Mme Vumilia a opté pour l’exploitation d’une porcherie

 

C’est le cas de Madeleine, 47 ans et mère de 7 enfants, habitant la chefferie de Walungu. Elle est l’une des bénéficiaires de la réinsertion socio-économique organisée par l’association AVIDES (Action des Volontaires Unis pour le Développement et la Santé).

“Mon mari a été tué devant moi par les rebelles il y a 7 ans. J’ai été battue et torturée et j’ai passé plus d’une année à l’hôpital pour me rétablir. Après le décès de mon mari, ma famille et ma belle-famille m’ont abandonnée avec mes sept enfants ”

Le Programme Tupinge Ubakaji lui a permis de renaître et d’espérer un avenir meilleur. Madeleine a été sélectionnée à partir de son référencement à l’hôpital comme veuve vulnérable et sans ressources. Elle a bénéficié de l’accompagnement nécessaires pour être autonome aujourd’hui.

“ Au départ j’ai reçu la somme de 200 dollars américains comme fonds de démarrage pour lancer mon élevage. J’ai suivi une formation dans la gestion du petit bétail. J’ai opté pour créer une porcherie qui me permet de mobiliser des ressources nécessaires pour faire vivre ma famille. Aujourd’hui, je suis en mesure de payer les frais scolaires de mes enfants et de les nourrir. Grâce à mon épargne, j’ai acheté un lopin de terre où j’ai construit ma maison et je cultive également l’haricot. Chaque mois, j’épargne entre 30 à 50 USD”.

Le souhait de Madeleine est de voir les autres femmes sortir de leur situation de précarité pour devenir financièrement autonome et vivre décemment malgré diverses difficultés traversées.

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Les survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre contribuent à développer l’économie locale

 

A travers le Centre Polyvalent de Burale, 407 personnes ont été réinsérées et 25 mineurs scolarisées de 2014 à 2017. Plus de 60 mutuelles de solidarité ont été accompagnées et 594 personnes alphabétisées. Le kit de réinsertion durant les 4 ans a varié entre 75 USD et 200 USD. Le frais de scolarisation des enfants mineurs se montent à 50 USD par enfant et par an y compris les objets classiques. Il ressort des évaluations faites, que les trois quarts des bénéficiaires du Programme “Tupinge Ubakaji” sont sortis de la précarité dans laquelle ils vivaient ont considérablement améliorer leurs conditions de vie à travers les activités génératrices de revenu sûr.

Texte et photos Clarisse Museme